La rationalisation énergétique par les petits gestes du quotidien : l’exemple de la Préfecture de la Charente
Pour diminuer sa consommation d’énergie, les petits gestes du quotidien comptent souvent plus qu’on ne le pense. En combinant les bonnes actions, la Préfecture de la Charente, qui participe au concours Cube État, a pu réaliser de beaux progrès en la matière.
Depuis le mois de novembre 2023, la Préfecture de la Charente a mis un coup d’accélérateur à ses politiques en matière d’économies d’énergie. En s’inscrivant au concours Cube État, ses équipes ont en effet trouvé une façon ludique de quantifier et mesurer leurs progrès. Nicolas Mappa, adjoint responsable du pôle immobilier et logistique, nous raconte.
Mise en place de l’équipe projet CUBE pour commencer à réfléchir à des actions concrètes
Pour Nicolas Mappa, la participation à Cube État découle d’abord d’une orientation générale consistant à « réduire la voilure du point de vue de la consommation énergétique ». « Nous contribuons à notre échelle à cette politique portée par le gouvernement, au travers du ‘Plan de sobriété énergétique’ notamment, et par la Préfète de la Charente », note-t-il.
Depuis trois mois, date de leur inscription au concours, les agents de la Préfecture qui comprend trois bâtiments (le Cabinet, le Secrétariat Général Commun de la Charente et la Direction des Territoires Départementale) de 734, 3971 et 917 mètres carrés, ont mis en place une série de mesures.
« Il y avait certes eu des premières actions avant notre inscription, mises en place depuis deux ou trois ans, souligne Nicolas Mappa. Mais cela n’était pas formalisé, et on communiquait encore peu dessus, que ce soit auprès de nos équipes, comme du reste ».
Pour y remédier, l’adjoint responsable du pôle immobilier et logistique a d’abord mis en place une équipe projet CUBE « de 7 personnes », chargés de brainstormer et d’identifier des idées « faciles à mettre en place ». « Nous nous sommes appuyés sur les guides du CEREMA, qui sont très bien faits et accessibles à tous, même quand on n’a pas une formation d’ingénieur en bâtiment ».
Rationaliser chauffage et climatisation des serveurs : un double défi pour la Préfecture
Le principal problème de la Préfecture restait les bâtiments « surchauffés ». « Une action de rationalisation énergétique était nécessaire », reconnaît Nicolas Mappa. Outre la baisse des températures et du niveau de chauffage, diminué « de façon progressive » pour atteindre une température de 19 à 20 degrés dans les bureaux, l’accent a également été mis sur le chauffage et son utilisation pendant les périodes d’inoccupation. Lors des vacances scolaires, les soirs ou les weekends, inutile de laisser les thermostats sur 3. Les employés ont été encouragés à se rappeler de baisser le thermostat avant leur départ, le laissant en mode confort.
Les chaudières au gaz ont elles aussi fait l’objet d’ajustements. « Les périodes de chauffage étaient assez étendues jusqu’à présent, illustre Nicolas Mappa. Nous avons pu gagner trois heures en mode restreint. Le mode chauffage fonctionne désormais de 6h à 20h au Cabinet, au lieu du créneau 5h – 22h que nous avions jusqu’à présent. Dans un autre bâtiment, nous sommes passés de 6h – 19h à 7h – 17h.»
Quant aux salles de serveurs, le guide du CEREMA mis à disposition dans le cadre du concours Cube État a permis à Nicolas Mappa de découvrir qu’il n’était pas nécessaire de trop les climatiser. Jusqu’alors, elles étaient refroidies à 19 degrés. Mais à 24 degrés, les machines ne souffrent pourtant pas davantage… Aucun risque d’abîmer le matériel !
Côté éclairage, la rationalisation est aussi de mise. « Ce sont des gestes simples, comme le remplacement progressif des vieilles ampoules par des ampoules LED, ou de petites actions : l’un des bureaux était éclairé par deux plafonniers avec une lumière très intense. Nous nous sommes aperçus qu’un seul suffisait amplement… C’était même plus confortable ainsi pour l’agent ! »
Entre -6 et -8% de baisse de la consommation énergétique
Toutes ces actions cumulées ont permis de réaliser de belles économies d’énergie.
Au Secrétariat Général Commun, on a déjà pu observer une baisse de -6,62% de la consommation énergétique. Au Cabinet, pas moins de 8,84% de diminution !
Elles ont aussi servi à identifier et mettre en lumière les bureaux mal isolés… et à rassembler les équipes.
Car au-delà des économies d’énergie, Nicolas Mappa a en effet noté un impact sur l’esprit d’équipe. « Le concours permet de fédérer, d’apprendre à nous connaître. Nos missions sont souvent très éloignées entre deux pôles ou bureaux. C’est un bon prétexte pour échanger avec ses collègues, un moyen de renouer le dialogue entre les services au travers d’une compétition saine. On collabore pour être bien classés, on se sent davantage concernés ».
Comment garder ses équipes motivées au fil du temps
Reste un défi à relever, et non des moindres : celui de garder les troupes motivées. Si ces dernières se prêtent volontiers au jeu, continuer à les sensibiliser au fil des semaines à l’écologie reste essentiel.
« Le concours est une façon d’aborder ces sujets avec bienveillance et pédagogie auprès des agents, résume Nicolas Mappa. En assemblée générale, nous avons récemment diffusé le film d’un auteur engagé, François Stuck, qui nous a rappelé à tous que la transition écologique n’était plus une option, mais une nécessité. »
Nicolas Mappa cite aussi l’utilisation des quizz de l’application Energic, « auxquels il est bien difficile de faire un sans-faute », et qui permettent d’apprendre en s’amusant. « Ce sont des façons différentes de sensibiliser les agents, de continuer à les mobiliser chaque jour, conclut-il. Il ne faut jamais oublier que nous n’en sommes qu’au début, et qu’il nous reste encore un beau chemin à parcourir ! »