Pour la Chambre Régionale des Comptes de Nouvelle-Aquitaine, le concours CUBE État a fait l’effet d’un levier vers plus de sobriété énergétique.
Objectiver et mesurer les efforts pour plus de sobriété énergétique : le défi de la Chambre Régionale des Comptes de Nouvelle-Aquitaine
En matière de sobriété énergétique, les gros travaux d’isolation ne sont parfois pas une option, du moins à court terme… Pour rénover entièrement les 2940 mètres carrés de la Chambre Régionale des Comptes de Nouvelle-Aquitaine, il faudrait compter pas moins de 2,3 millions d’euros de budget. Et pour cause : la juridiction financière a établi ses quartiers dans un ancien couvent daté du 17ᵉ siècle, protégé et inscrit au patrimoine de l’UNESCO. Si les plafonds de la partie cathédrale culminant à sept mètres de haut confèrent un charme certain à l’établissement, ils rendent le chauffage complexe… Quant aux menuiseries anciennes, qu’il faudrait faire refaire par des experts à l’identique, elles seraient, elles aussi, très onéreuses à changer.
Pour contrebalancer ceci, Olivier Julien, secrétaire général de la Chambre Régionale, a fait le pari du poids des petites actions du quotidien. Depuis quelques mois, son bâtiment est inscrit au concours CUBE État.
Objectiver les économies d’énergie auprès des occupants
Il nous explique avoir déjà, en amont du concours, effectué quelques petits ajustements et travaux. “Parmi les leviers techniques, précise-t-il, nous avions notamment une opération de relamping. Les plafonds, couloirs et espaces de circulation étaient éclairés par des spots halogènes ou des néons, que nous remplaçons petit à petit par des plafonniers LED à détecteur de présence et programmables.” Et alors que ces derniers consomment déjà “8 fois moins d’énergie” que les précédentes installations, Olivier Julien s’est également aperçu qu’ils éclairaient mieux, et qu’il était possible à certains endroits de supprimer une lumière sur deux. Soit une économie d’énergie doublée !
Côté chauffage, il a fallu composer avec les réticences de chacun. “Nous avons des occupants qui mettent 26 degrés dans leurs bureaux”, regrette le référent CUBE. Mais plutôt que de chercher à les culpabiliser, ce qui serait “contre-productif”, Olivier Julien a opté pour la responsabilisation… et l’objectivation.
Par exemple, il a investi une somme modeste dans des thermomètres, pour en installer un dans chaque bureau. Ainsi, ses occupants peuvent mieux se rendre compte de la température ambiante et l’ajuster si besoin. Il fait également vérifier chaque mois les compteurs de façon manuelle, afin de comparer la consommation réelle avec les factures envoyées par les fournisseurs.
Des campagnes de mailing et affiches pour rappeler les bons gestes du quotidien
La communication au sujet de la sobriété énergétique passe entre autres par le mailing. Les affiches dans les bureaux au sujet des bons gestes à adopter au quotidien (limiter le nombre d’impressions, éteindre les lumières avant de partir le soir, etc) ont été mises à jour grâce aux outils du concours CUBE État. Olivier Julien veille à les renvoyer par email aux moments clés, comme avant une période de congés. Et là encore, le plus important est d’objectiver les résultats.
“Lors des derniers départs en vacances, qui correspondaient à la période de fin décembre et début janvier, nous avons, suite à nos communications en interne, fait passer deux agents dans les bureaux pour vérifier si les chauffages avaient bien été éteints. Nous avons constaté une adoption différente : 30% des radiateurs étaient toujours en marche au premier étage, 54% au second, 10% au troisième.”
“Nous avons repris ces chiffres pour informer lors d’une Assemblée Générale en janvier. Cela nous arrive à tous d’oublier : l’idée n’est donc pas de taper sur les doigts des agents. Mais avoir des données chiffrées donne davantage l’impulsion d’agir”, estime le secrétaire général.
Trouver le bon équilibre pour sensibiliser ses occupants à la sobriété énergétique
Pour Olivier Julien, la difficulté est de trouver “le bon équilibre”. Ne pas culpabiliser mais responsabiliser malgré tout, communiquer, “mais pas trop”, et s’autoriser à laisser de côté les innovations ou changements testés qui n’ont pas fonctionné, “sans amertume”.
“L’important, conclut-il, c’est de ne braquer personne, d’accepter de parfois lever le pied et de jouer sur plein de petits axes concordants : l’humour, les petits rappels, sans sur-solliciter les occupants.” Le concours CUBE État agit comme un véritable levier, un tremplin pour faire progresser les choses.
Olivier Julien espère ainsi à terme changer les mentalités et les façons de vivre de chacun, instaurer de bons réflexes au bureau comme à la maison. Les progrès sont graduels mais, comme le rappelle le référent CUBE, l’important est d’agir, même à petite échelle : “On se dit souvent que plus tard, on distinguera ceux qui n’auront rien fait, de ceux qui auront fait quelque chose !”