VNF (Voies Navigables de France) a inscrit 13 sites dans le concours, dont 3 sous la coordination de Lucie Dejean, qui a accepté de participer à un premier retour d’expérience sur sa participation.
Cet article réalise un focus sur le site de Dôle qui était très bien classé dans le classement général de décembre, voici comment les équipes de VNF s’y sont prises pour réaliser des économies d’énergie.
Pourquoi est-ce important pour VNF de participer à CUBE ETAT ?
Lucie Dejean : VNF fait partie du ministère de la transition écologique, donc on s’inscrit déjà dans une démarche de transition énergétique, notamment de par notre mission principale qui est la navigation fluviale. On essaie de favoriser le fret bas carbone et de développer les énergies renouvelables également sur le domaine public fluvial avec des projets hydroélectriques, des barrages, etc.
Depuis 2022, nous avons aussi un plan de sobriété énergétique qui comprend donc le fret bas carbone, les énergies renouvelables, mais aussi le patrimoine bâti et industriel pour améliorer la performance énergétique et climatique.
La participation au concours CUBE ETAT est une continuité logique de tous ces engagements, il nous permet d’impliquer et de sensibiliser directement les agents dans cette démarche vertueuse.
Quelles actions aviez-vous déjà mises en œuvre avant le concours ? Travaux, sensibilisation des occupants, etc. ?
L.D. : Je vais parler ici pour les 3 sites, car nos actions étaient déclinées depuis le plan de sobriété énergétique de VNF, établi directement par le siège et qui a souhaité que tous les bâtiments administratifs participent.
Il y a eu un passage en éclairage LED, un relamping entre 2021 et 2022.
Les consignes de chauffage ont été adaptées et réglées à 19°C maximum dès 2022, la climatisation pendant l’été à 26°C, de plus elle ne se met pas en route s’il fait moins de 26 degrés dehors.
Lors de l’hiver 2022, nous avons menés une expérimentation de fermeture entre Noël et le Nouvel An, action qui a été réitérée pour l’hiver 2023 (période du concours).
Toutes ces actions nous ont permis d’avoir une baisse en moyenne sur tous nos bâtiments de 36% de consommation en moins entre l’hiver 2021-2022 et l’hiver 2022-2023.
Ce chiffre est global pour tous nos bâtiments administratifs et chaque bâtiment a eu des consommations et des chiffres différents, mais on a quand même eu des baisses assez significatives en appliquant ces consignes.
Pour générer des économies d’énergie, quels leviers techniques avez-vous mis en place dans le cadre du concours ?
L.D. : Comme évoqué, nous avons réitéré la semaine de fermeture entre noël et le nouvel an pour cette année 2023, avec également 3 jours de fermeture supplémentaires à Toussaint.
Les consignes de chauffe du plan de sobriété ont été conservées et un peu mieux réglées que l’hiver 2022 où il y a pu y avoir un moment de relâchement.
Aujourd’hui, la consigne est respectée, à Dôle il y a eu la mise en place d’un système de gestion technique centralisé (GTC) avec programmation de la température la nuit à 14°C.
Ce mode réduit est activé la nuit et les week-ends, à partir de 19h jusqu’à 6h.
Tous les radiateurs électriques trop anciens ont été complétement éteints et abandonnés, en faveur de la climatisation réversible.
La surface du bâtiment étant de seulement 181m², l’inertie thermique est plutôt efficace lorsque le chauffage est allumé en hiver, on se sent bien isolés. De plus, toutes les fenêtres avaient été changées en 2022.
Quelles actions avez-vous menées pour impliquer les occupants dans le concours ?
L.D. : Il y a eu beaucoup de petites animations lancées à Lyon, bien évidemment en intégrant les agents intéressés, présents sur les sites de Dôle et Gray.
Au début, nous avions pensé qu’un référent CUBE devrait être présent sur chacun des bâtiments, pour lancer ses propres animations, etc. Mais ça ne s’est pas déroulé comme ça, par manque de moyens et de temps.
Les animations qui ont été menées à Lyon ont fait l’objet de communications qui été relayées sur tous les sites VNF, avec une priorité pour les sites de Dôle et Gray, pour qu’ils aient toutes les informations au fur et à mesure.
Un petit article est publié sur l’intranet après chaque animation, avec pour but d’impliquer tous les bâtiments, même ceux qui ne sont pas dans le concours.
Les actions étaient sous la forme de petits déjeuners lancés pour toucher le plus de monde, nous avons une seule entrée, donc les occupants sont tombés obligatoirement sur notre petit stand.
Notre idée était de réussir à toucher le plus de monde, même les personnes qui ne sont pas intéressées vont être obligées de voir qu’il y a quelque chose qui est organisé et prendront peut-être le temps de poser des questions.
Également, le fait d’inviter les gens à participer anonymement en donnant leurs idées via des post-its sur les tableaux, plutôt que de leur demander de dire quelque chose nominativement, ça a peut-être généré un peu plus d’adhésion, parce que c’était anonyme.
Nous avons ensuite laissé affichés les idées pendant une semaine.
Nous avons eu beaucoup de retours par les post-its, en particulier sur quelles actions chacun pensait pouvoir mettre en œuvre dans le cadre de la sobriété énergétique.
On a eu de tout et je pense que les gens se sont sentis peut-être plus impliqués dans ce sens-là, vu que c’était plus ouvert.
Pour tenter d’impliquer les occupants qui ne sont pas encore totalement engagés, j’envisage de poursuivre ce format de petit-déjeuner.
Nous avons également mené 3 réunions cubistes, dans lesquelles la direction est impliquée, tous les niveaux hiérarchiques y sont donc inclus, la dernière en date a eu lieu en janvier. Cela nous permet de réfléchir aux prochaines animations qui seront mises en place et également aux idées que les occupants ont pu laisser sur les post-its.
Quels sont les obstacles que vous rencontrez ?
L.D. : La mobilisation des occupants, pour Dôle cela peut s’expliquer car malheureusement il y a moins d’animations qu’à Lyon.
Néanmoins, le fait que le bâtiment soit bien classé interpelle et fait réfléchir afin d’y mener de futures animations.
Il y a également quelques agents réfractaires quand la température est de 19°C et qu’il fait un temps gris et humide à l’extérieur, cela créé une sensation de froid un peu plus prononcée.
En réponse à ces remontées, nous avons décidé de consacrer le petit budget que nous avons de côté pour fournir les occupants avec des doudounes floquées VNF.
Quels changements concrets est-ce que vous espérez voir à la fin de de cette participation dans le CUBE ETAT ?
L.D. : J’aimerais bien voir une évolution durable dans les habitudes de chacun, c’est pour ça que j’essaie de faire passer le plus de messages généraux, non pas seulement sur le site de Lyon.
Dès que les classements sont publiés, je communique via l’intranet vers les cubistes, je l’affiche aussi sur les tableaux à l’entrée. Enfin je fais passer par mail au référent Cube de Dole et de Gray ainsi qu’à la direction.
Lorsque que Dôle a été très bien classé lors du classement de décembre, ça a fait l’objet d’une communication interne, rédigée par le siège de VNF et qui était descendu à tous les agents.
Notre ambition est d’arriver sur le podium à la fin du concours !
Il y a toujours une certaine fierté de remporter un prix dans une compétition, et justement les gens prendront conscience que des actions ont été menées.
Le fait que ça soit diffusé et mis en avant de l’extérieur, permet aux occupants de sortir de la « bulle VNF », il y a une exposition positive et cela fait plaisir.
Le concours CUBE ETAT nous permet de mobiliser les occupants, tout en se reconcentrant sur les consignes de chauffage dans un esprit de compétition saine.