La Grande Arche s’engage dans la sobriété énergétique

 

La participation du ministère de la transition écologique occupant la paroi sud de la Grande Arche de La Défense est animée Jean-Baptiste Trocmé et son équipe projet CUBE.

 

Ce bâtiment, au-delà d’être une œuvre d’art, possède des particularités, il fait plus de 50 000 m², il y a en moyenne entre 1800 et 2300 occupants journaliers.
Le bâtiment a été entièrement désossé et remonté (rénové) en 2017, c’est un bâtiment “intelligent”, beaucoup d’éléments sont automatiques avec des détecteurs de présence et de luminosité, de mouvement, par exemple les stores descendent tous seuls quand il fait trop chaud.
« C’est assez particulier car il n’y a pas de bouton dans les bureaux pour allumer ou éteindre la lumière, une console dématérialisée existe tout de même », précise Jean-Baptiste.  

L’Arche est un CUBE de 100 m sur 100 environ, Jean-Baptiste ajoute que « si on met bout à bout tous les couloirs de la Grande Arche, cela représente 7,1 km de distance, sur 41 niveaux ».

 

Pourquoi participer à CUBE ETAT ?  

 

Jean-Baptiste : Pour améliorer la cohésion interne et la qualité de vie au travail, pour évidemment faire des économies d’énergie mais aussi à titre d’exemplarité, puisque le ministère de la transition écologique soutient les démarches CUBE, cela semblait donc normal que nous y participions également.
Cette participation s’inscrit dans nos actions antérieures, notamment dans le plan de sobriété mis en place dès l’hiver 2022, la campagne “chaque geste compte” et de manière plus générale dans notre volonté de service public écoresponsable.  

Dans le cadre du plan de sobriété de l’hiver dernier, Jean-Baptiste présente 3 actions menées : 

  • La fermeture alternée de l’un des deux restaurants du site le vendredi, pendant 3 semaines en août et enfin pendant une semaine en fin d’année.  
  • La distribution de plus de 2000 polaires aux agents en hiver et d’éventails en carton durant la période estivale.  
  • Le retrait de 40% des copieurs.

 

Les leviers techniques envisagés  

 

Un travail sur les heures d’occupation va être réalisé, sur l’activation du traitement d’air (CTA), du chauffage et de la climatisation.
“On s’est rendu compte que le bâtiment était réputé ouvert 24h/24h, il y a donc des choses à faire pour gagner sur le talon de consommation et sur toutes les énergies nécessaires au système de sécurité incendie”.

Un travail sera mené sur les extinctions de zones qui sont inutilisées, du fait du retrait des copieurs, de l’inoccupation avec le télétravail par exemple. Une enquête participative a été mise en place et quelques néons qui devraient pouvoir être éteints sans empiéter sur le confort ont déjà été identifiés.  

Jean-Baptiste a expérimenté le masquage partiel des détecteurs de présence et/ou de mouvements pour optimiser les allumages. Leur rayon d’action est à 360°, dès qu’une personne passe à côté la lumière s’allume dans les salles, sans réel besoin.
“En installant un petit post-it à côté du détecteur, cela permet de zoner correctement et d’éviter que la lumière ne s’allume pour rien 50 fois par jour”  

Nous souhaitons mesurer également un éventuel effet rebond sur l’extinction des fontaines à eau la nuit et les week-ends. 

 

Comportement des occupants : actions et réflexions envisagées  

 

Comme évoqué précédemment, le bâtiment étant “intelligent”, il y a assez peu de marge de manœuvre sur le comportement de l’occupant, nous confie Jean-Baptiste.

Dans un premier temps, un rappel des écogestes va être mené : “fermer les portes pour mettre le bureau / la salle de réunion en veille quand on est absent”, “éteindre ses ordinateurs/écrans” etc.
En effet la “mise en veille du bureau” est l’élément déclencheur qui va permettre d’éteindre la lumière et le chauffage / climatisation, c’est un levier important pour générer des économies.
Des éléments un peu annexes, liés à l’adaptation aux températures de consignes : prendre les escaliers à la place de l’ascenseur permet des économies, mais l’hiver ça permet de se réchauffer un peu.
L’organisation d’activités sportives “flash” en groupe durant la période hivernale est également envisagée.

Une réflexion autour du “prêt de bureau” est en cours, pour savoir s’il est possible de basculer entre les façades nord et sud sur certaines périodes de l’année, avec l’essor du télétravail également cela ouvre des possibilités pour les occupants de la paroi sud qui ont un peu plus chaud durant l’été.
 

D’une manière générale, il y a la volonté de favoriser un meilleur dialogue entre agents et responsables des services logistiques, pour bien expliquer le fonctionnement du bâtiment, ses contraintes et particularités. Certains éléments ne sont pas intuitifs et méritent une sensibilisation un peu plus prononcée.  

 

Implication des services et des agents  

 

Jean-Baptiste a pu bénéficier d’un suivi du secrétaire général, qui lui a permis d’intervenir également en comité de direction élargi, devant 90 personnes, ce qui est une bonne méthode pour être identifié sur le sujet et annoncer la participation du bâtiment à CUBE ETAT.  

Le secrétaire était présent lors de l’évènement de lancement et a délivré un message à l’occasion.
Les services et partenaires sont plutôt bien impliqués, il y a une volonté à embarquer tout le monde dans le concours.  

Jean-Baptiste s’est créé un espace dédié permanent à la sortie du restaurant, c’est un espace où il y a beaucoup de passage et où il est possible de capter un peu de temps d’attention des agents.
Un affichage est réalisé pour expliquer l’enjeu du concours et ses échéances. 

Une série d’ateliers participatifs débute également, ils sont effectués en intelligence collective sous forme de recherches d’idées (appelés Chamboul’CUBE) ou bien sous la forme de résolution de problèmes (Rubiks CUBE).
 

Sur les prochains mois, des jeux vont être organisés, des conférences, et des challenges internes dans la bonne humeur et le ludique.
 

Les obstacles rencontrés  

 

“Dans un contexte un peu moins mobilisateur que l’hiver dernier, il y a une difficulté de motiver tout le monde dès le début, il n’y a plus la pression médiatique pour faire des économies”, nous confie Jean-Baptiste.
Le fait d’être dans un bâtiment intelligent complique un peu la tâche car les occupants ont le sentiment de “ne pas avoir la main” personnellement sur les équipements, c’est automatique et par moment un petit peu “capricieux”, il faut donc régler les soucis techniques pour ne pas braquer.
Les systèmes de CTA et de chauffage ne sont globalement pas pensés pour faire du sur-mesure en fonction de l’occupation journalière, “le bâtiment réalise des économies quand on arrive à l’éteindre” 

 

Quels sont les héritages souhaités après CUBE ?  

 

« Ancrer un esprit de sobriété, de recherches d’économies permanente et d’approche low-tech (exemple du post-it mentionné précédemment).  

De permettre à tous les occupants de s’exprimer et de recueillir des idées pour le moyen et le long terme, car le mode fonctionnement du bâtiment va être amené à évoluer et son futur se pense dès aujourd’hui. », conclut Jean-Baptiste.
 

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